Un spectacle de Patch Voices, c’est une expérience de cœur. On y va en sachant qu’on en prendra plein les oreilles, mais c’est d’abord un florilège de couleurs et de sourires qui illuminent les esprits avant même les premières notes. Ces liens humains que Patch Voices chante si bien, sont incarnés par le collectif intergénérationnel, qui prend un plaisir manifeste à être ensemble et à s’enrichir des talents de chacun. Puis, alors que les lumières s’éteignent pour le début du spectacle, la chorale est dos au public, et se découvre, voix par voix, sur l’air de sa chanson-thème, « Être né quelque part ». Guidé par d’excellents arrangements, le public redécouvre alors les paroles de l’œuvre de Maxime Le Forestier, s’arrête sur certaines phrases qui jusque-là étaient parfois passées inaperçues. « Être né quelque part, c’est partir quand on veut, revenir quand on part ». Des mots qui résonnent pour l’association ARDAH et toutes les familles qu’elle accompagne, dont certaines étaient présentes au concert, qui sont parties de leur pays sous la menace et ne pourront peut-être pas y retourner.
Les chansons s’enchaînent avec toujours la même énergie, mettant à l’honneur parfois l’agitation et la brutalité des villes du monde, parfois au contraire le (ré)confort et la douceur de s’y sentir chez soi. On sort enchanté de ce spectacle, gorgé d’optimisme et de bonne humeur, prêt à faire sa part pour lutter contre la morosité et l’inquiétude ambiantes.
Lucile Colomar