Les sapins de Breitenbach

L’accueil se niche aussi sous les sapins de Breitenbach…

 

A Breitenbach de noirs sapins

Barrent la terre et nos chemins

Font de l’ombre au soleil d’été

Les vents la neige la froidure

Forgent nos cœurs dans la vallée

A couper notre pain est dur

 

Les sapins calment nos blessures

Les sapins calment nos blessures

A Breitenbach

 

Mon voisin l’apiculteur me

Redemande le pot de miel

Qu’il offre aux amoureux anxieux

Il rend leur butin aux abeilles

Qu’un frelon d’enfer paralyse

Dans la ruche qu’il a surprise

 

Les sapins calment nos blessures

Les sapins calment nos blessures

A Breitenbach

 

Le berger compte ses moutons

Pour la brebis qu’il a perdue

Comment lui faire la leçon

L’Évangile ou bien La Fontaine

Un loup à jeun et à l’affût

Mériterait bien cette aubaine

 

Les sapins calment nos blessures

Les sapins calment nos blessures

A Breitenbach

 

L’aubergiste Au Lapin gourmet

Lève la main pour assommer

L’animal propre à mon civet

Un garçonnet l’a arrêté

Il reçoit la bête qui bouge

Moi quelques oignons au vin rouge

 

Les sapins calment nos blessures

Les sapins calment nos blessures

A Breitenbach

 

Le curé me ferme l’église

Moi son unique paroissien

Pour des sans-papiers en dérive

A loger avec leurs gamins

A chauffer du bois centenaire

De prie-Dieu restés en jachère

 

Les sapins calment nos blessures

Les sapins calment nos blessures

A Breitenbach

 

A Breitenbach de noirs sapins

Barrent la terre et nos chemins

Font de l’ombre au soleil d’été

Les vents la neige la froidure

Forgent nos cœurs dans la vallée

A couper notre pain est dur

 

Les  sapins calment mes blessures

Les  sapins calment mes blessures

A Breitenbach

 

Luc MARTIN