“Waedele”… c’est du polonais ou du chinois ?

Fernand racontait : “J’aime pas les étrangers, ils mangent le pain des Français. Et quand l’étranger est parti, on ne mangeait plus de pain au village… Il était boulanger !”

Pierre chantait : “Dans ton combat quotidien, Lily, tu connaîtras un type bien. Et l’enfant qui naîtra un jour aura la couleur de l’amour contre laquelle on ne peut rien.”

Eric-Emmanuel écrivait : “L’épicier arabe du quartier, c’est celui qui est ouvert quand tu n’as pas fait les courses.”

Angela disait : “Das schaffen wir !” (On y arrivera !)

Rachid racontait la Libération du point de vue des tirailleurs algériens et des goumiers marocains.

Daniel écrivait : “Exode, masses, hordes, déferlement, multitude, invasion… ce ne sont plus des êtres humains… Stop ! Réfléchissons. Un peu.”

Marcel demandait : “Jusqu’où ira ta violence ? Vas-tu tirer sur les rafiots qui franchissent la Méditerranée ?”

Le copain de Jean-Mi disait : “J’étais pas d’accord de les accueillir et puis j’ai rencontré la maman et ses deux enfants.”

On dit : “On ne peut pas accueillir toute la misère du monde”.

On dit : “Ils veulent seulement profiter de notre système social”.

On dit : “Ils ne sont pas comme nous”.

On dit…

Je te dis : “On n’accueille pas seulement la misère, mais aussi tous les talents, toutes les compétences et tous les espoirs portés par ces personnes qui arrivent”.

Je te dis : “Leur présence rapporte plus que ce qu’elle coûte, regarde les chiffres et envisage le potentiel humain”.

Je te dis : “Regarde de plus près, vas à la rencontre, parle-leur !”

Et encore, je te dis pas tout…

Et ce midi, à la cantine, j’ai mangé un waedele avec un collègue de père polonais et de mère chinoise… il enseigne les sciences de l’ingénieur aux lycéens enfants d’Alsace !