L’intégration par les papilles

De retour d’un séjour sur l’Ile de beauté, nos sens en gardent encore un peu l’empreinte. Sur nos rétines, l’impression de tableaux paysages éblouissants. Dans nos narines l’odeur sensuelle du figuier réchauffé au soleil de septembre. Sous nos pieds la sensation du sable chaud et du roc ardu. Et sur nos papilles, le goût inimitable et parfumé du figatellu, l’humidité moelleuse du fiadone et les arômes sucrés d’un muscat du Cap Corse.

Quand on fuit son pays, souvent sans espoir de retour, on emporte tout au fond de soi ces sensations de la vie d’avant. Si certaines sont condamnées à s’effacer petit à petit, la cuisine a cette vertu magique de pouvoir ressusciter à tout instant le « goût de nos mères », comme l’a si joliment intitulé Eva Bettan dans un livre. Elle permet de garder le lien avec notre terre, faisant fi des obstacles et des frontières, de raviver la mémoire de nos origines, de notre culture.

Quand il est difficile de partager son histoire dans son pays d’accueil, parce que les mots manquent, parce que c’est trop douloureux, alors la cuisine devient un merveilleux vecteur d’échange, une langue universelle. C’est l’intuition du livre de recettes « Voici la cuisine de mes pays » édité par la Fédération d’Entraide Protestante et auquel ARDAH a participé : « Deux personnes, deux recettes, l’une d’ici, l’autre d’ailleurs ».

Et puis, la culture culinaire devient source d’intégration. Régalez-vous en suivant l’aventure des « Cuistots migrateurs » publiée dans « Les Cahiers du Témoignage Chrétien » de l’été 2021 intitulé « Retrouver la joie ! ». Tout un menu !

https://www.temoignagechretien.fr/le-bonheur-a-la-casserole/

Bonne dégustation

Signé : Marie