L’intégration route à double sens

Dans l’orchestre vibrant de la vie, l’intégration résonne comme une mélodie complexe, une harmonie fragile entre individus et communautés. Cette voie à double sens, je l’ai parcourue avec détermination et espoir, chaque pas une note dans la symphonie de ma propre histoire.

Il y a huit ans, j’ai franchi le seuil de la France, avide d’apprendre sa langue, son histoire, et de tisser des liens avec sa culture riche et variée. Tel un papillon émergeant de sa chrysalide, j’ai rapidement maîtrisé le français, ajoutant ses mots à mon propre répertoire linguistique. En un an et quelques mois, j’ai atteint le niveau B2, témoignant de ma passion et de ma persévérance dans cette quête d’intégration.

Armée de mon bagage académique, forgé dans les salles de classe de mon pays natal, j’ai cherché à offrir mes compétences à ma nouvelle terre d’accueil. Malgré les défis et les obstacles, j’ai trouvé refuge dans le rôle gratifiant d’accompagnatrice des élèves en situation de handicap, une mission qui a donné un sens à ma présence ici.

Mon travail au centre socioculturel, une autre facette de ma contribution à cette société, est une lumière dans l’obscurité. Là, je m’engage avec passion et dévouement, guidant les pas de jeunes esprits vers un avenir meilleur. Chaque jour, je suis témoin de la transformation de vies, de la croissance de l’espoir et de la solidarité au sein de notre communauté.

 

Mes enfants, nés sous d’autres cieux, ont trouvé leur place dans cette nouvelle patrie. Ils brillent comme des étoiles dans le firmament académique, leurs ailes déployées vers un avenir prometteur. À travers leurs yeux émerveillés, je trouve la force de continuer, de persévérer sur cette route parsemée d’obstacles.

Pourtant, même avec ces jalons de réussite, les ombres persistantes de l’étrangeté m’entourent encore. Les regards interrogateurs, les questions intrusives sur mes habitudes alimentaires, les remarques sur mon accent résonnent comme des échos lointains dans le théâtre de mon intégration. Pourquoi suis-je toujours perçue comme une étrangère dans le pays que j’ai choisi de considérer comme chez moi ? Le pays dont je porte la nationalité ?

Alors que je marche sur le chemin sinueux de l’intégration, je garde en moi la flamme de l’espoir. Car je sais que chaque pas que je fais sur cette route à double sens rapproche un peu plus mon cœur du foyer que j’ai choisi, un pas de plus vers l’acceptation, l’inclusion et l’amour véritable.

 

Kholoud RESHAH